Personnel médical : diminuer les risques liés à une trachéotomie
Une trachéotomie réalisée sur un patient infecté comporte des risques pour les soignants qui l’effectuent. Cette méthode de ventilation est indiquée en cas de détresse respiratoire sévère. Le malade peut être une source de contamination par des agents pathogènes issus de l’aérosolisation* de ses sécrétions bronchiques. Deux types de trachéotomies – chirurgicale et par dilatation percutanée – peuvent être opérées. Quelle est la plus contaminante ? Pour répondre à cette question, des scientifiques mènent une étude dans le cadre du projet Aérotrach, à l’aide d’un mannequin ventilé simulant des sécrétions sous forme d’aérosols. Ce projet est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Les premiers résultats obtenus au Centre d’études et de recherche en thermique (Certes, de l’université Paris-Est) indiquent que la trachéotomie par dilation percutanée est la plus pénalisante : les taux d’aérosols produits lors de la phase expiratoire du patient présentent des valeurs significativement plus élevées. Cette étude doit permettre aux chirurgiens d’adopter in fine la technique de trachéotomie la plus sûre.
Ces résultats sont présentés lors du Congrès français sur les aérosols à Paris en mars 2024. Ils sont complétés par ceux que livrent des essais menés au Laboratoire d’expérimentations et de modélisation en aérodispersion et confinement (Lemac), de l’IRSN, situé dans l’Essonne (91). Ces derniers sont consacrés à la caractérisation du transfert des particules en champ proche par des techniques laser et en champ lointain par des techniques de traçage particulaire. Ce projet – lancé à la suite de l’épidémie de SARS-CoV-2 – implique un chirurgien de l’hôpital d’instruction des armées Laveran (Hial), situé à Marseille. Ces travaux feront l’objet de publications en 2025 dans des revues spécialisées.
* Diffusion aérienne de fines particules par aérosol.