L’environnement sur le gril !
Cette élégante flûte traversière aux couleurs orangées n’est autre que l’intérieur d’un four à fusion alcaline. Son objectif ? Mettre en solution des échantillons de matière issus de l’environnement pour mesurer la présence d’éléments radioactifs – uranium, plutonium, américium... Il est possible de l’utiliser pour tout type de matrice environnementale, c’est-à-dire des échantillons de terre, sols, sédiments, végétaux, herbe, produits laitiers… Six éléments différents peuvent être mesurés en une seule journée. Les chercheurs en mesure de la radioactivité dans l’environnement de l’IRSN ont acquis ce dispositif en 2015. Au départ, il s’agissait d’un outil de recherche. Aujourd’hui, ce four est utilisé en routine, au moins deux semaines par mois, pour surveiller la présence de radionucléides dans l’environnement. Il permet d’analyser très rapidement et efficacement de petits échantillons. L’Institut emploie également ce matériel pour s’exercer à la gestion d’une crise, comme un accident dans une centrale nucléaire. Aujourd’hui, d’autres techniques sont employées : l’utilisation d’acides sur une plaque chauffante portée à 80-100 °C, un four à micro-ondes… Mais elles s’avèrent moins sécurisées, moins performantes et moins rapides. Comment fonctionne ce four à fusion alcaline ? L’échantillon de moins d’un gramme est ajouté à un fondant avec une température de fusion à 850 °C, ainsi qu’un agent mouillant. Après quelques minutes de chauffage à 1000 °C, une lave est obtenue puis versée dans un bécher contenant de l’acide. Après agitation et purification sur des colonnes chromatographiques, la solution est prête pour la mesure de ses radio-isotopes.
Béatrice Boulet, Azza Habibi,
Ingénieures-chercheuses en mesure de la radioactivité
dans l’environnement.
Article publié en octobre 2018