Tissu modèle

© Magali Floriani/Médiathèque IRSN

Vous croyez regarder la fine trame d’un tissu ? Nous ne sommes pas dans un atelier de confection. Il s’agit d’un tissu biologique, plus précisément du muscle strié squelettique de poisson zèbre – un animal de laboratoire de quelques centimètres – étudié au microscope électronique en transmission. Le fort grossissement utilisé nous emmène au cœur de l’organisation de filaments d’actine et de myosine, deux protéines liées à la contraction musculaire. Invisibles sur cette image, les mitochondries, véritables centres énergétiques, sont pourtant nombreuses dans la cellule musculaire. Elles ont été identifiées au fil des études comme une cible potentielle majeure des dégâts liés aux expositions aux radiations. Le Laboratoire de recherche sur les effets des radionucléides sur les écosystèmes (Leco), situé à Cadarache (Bouches-du-Rhône), mène plusieurs études sur cet organite. Celles menées sur des animaux modèles, comme le poisson zèbre ou le nématode (petit ver), convergent avec les observations faites sur des rainettes de Tchernobyl, en Ukraine. Elles montrent un dysfonctionnement du métabolisme énergétique possiblement lié à la perturbation de l’activité mitochondriale. Deux thèses débutent. Elles vont analyser comment ces perturbations altèrent la physiologie des rainettes et percer le rôle de la mitochondrie dans les effets radio-induits. Deux plateformes d’irradiation de Cadarache sont employées. Elles aideront à affiner les connaissances sur les effets des expositions chroniques aux faibles doses de rayonnements ionisants.

Magali Floriani
Ingénieure microscopiste en écotoxicologie


Article publié en mai 2023