DOSSIER - Médicaments radiopharmaceutiques : quelles perspectives pour le patient ?

Les médicaments radiopharmaceutiques sont utilisés en thérapeutique pour irradier de manière ciblée une tumeur. Ils sont aussi employés en diagnostic pour suivre le fonctionnement d’un organe. Depuis quelques années, de nombreux radiopharmaceutiques innovants obtiennent – à la suite d’essais cliniques – des autorisations de mises sur le marché. Les scientifiques de l’Institut étudient les questions de radioprotection, à la fois pour les patients et les professionnels de santé. Les malades traités en médecine nucléaire étant temporairement une source de rayonnement, les experts s’intéressent aussi à la radioprotection des personnes au contact des patients. Un reportage permet de découvrir la collaboration de physiciennes médicales de Gustave Roussy (Val-de-Marne) et de l’IRSN (Hauts-de-Seine). Elles étudient la dose de rayonnement délivrée aux patients atteints de formes réfractaires de cancers métastasiques de la thyroïde.

L’appareil de tomographie par émission monophotonique couplé à un scanner (TEMP/TDM) est étalonné avec un fantôme contenant une activité radioactive connue. Nadège Anizan de l’institut Gustave Roussy (à gauche) et Stéphanie Lamart de l’IRSN (à droite) entreprennent cet étalonnage. - © Célia Goumard/Médiathèque IRSN.


ÉDITO - Médecine nucléaire : soigner et protéger

Aurélie Isambert, cheffe de l’unité d’expertise en radioprotection médicale - © Célia Goumard/Médiathèque IRSN

Depuis dix ans environ, de nouveaux médicaments radiopharmaceutiques se développent en médecine nucléaire pour l’imagerie et la thérapie. À titre d’exemple, bientôt plusieurs milliers d’hommes ayant un cancer métastatique de la prostate pourraient chaque année bénéficier d’un de ces nouveaux traitements à base de lutétium 177. L’utilisation de ces médicaments suscite toutefois des interrogations. Quelles activités délivrer au patient pour obtenir un effet thérapeutique optimal ? Quid de sa radioprotection, comme de celle de ses proches et des professionnels ? Ces questions mobilisent l’Institut depuis 2019. Repères livre les résultats d’expertises. Elles intéressent les professionnels au-delà de la France, c’est pourquoi l’IRSN est en lien avec les autorités européennes de radioprotection. Au sein du réseau Herca* ils analysent cette problématique, ses enjeux, et portent un message commun. Des échanges sont initiés avec l’association d’industriels Nuclear medicine Europe, afin de renforcer la radioprotection partout en Europe. 

*Head of the European radiological protection competent authorities. 

Aurélie Isambert
Cheffe de l’unité d’expertise en radioprotection médicale 


Les questions soulevées par les nouveaux médicaments radiopharmaceutiques

De nouveaux médicaments radiopharmaceutiques utilisés en médecine nucléaire soulèvent des questions. Quelle est la dose absorbée pour quelle efficacité ? Comment protéger le patient, son entourage, les professionnels ? L’IRSN conduit des études et émet des recommandations.

Les mesures de radioprotection au-delà du patient

Un patient traité en médecine nucléaire est temporairement une source de rayonnements. L’IRSN explore l’élimination des nouveaux médicaments radiopharmaceutiques. La radioprotection des personnes à son contact s’améliore.

REPORTAGE - Traitement du cancer : mieux connaître la dose absorbée

Comment personnaliser la quantité d’iode 131 administrée à des patients atteints de cancer de la thyroïde métastatique ? Gustave Roussy et l’IRSN collaborent pour atteindre cet objectif.


Dossier publié en octobre 2022