Comment choisir les accélérogrammes ?

THÈSE
Exploiter davantage d’accélérogrammes naturels pour mieux protéger les installations nucléaires en cas de séisme.

Levent Isbiliroglu doctorant sismologue à l’IRSN. - © Céline Lelache/Médiathèque IRSN

C’est la conclusion de la thèse réalisée par Levent Isbiliroglu, aujourd’hui doctorant à l’IRSN. Pour évaluer la résistance au séisme des bâtiments, les experts se fondent sur des enregistrements en 3D de l’accélération subie par le sol lors des secousses qui se sont produites à travers le monde ; on parle d’accélérogrammes. Ces enregistrements sont stockés dans des bases de données internationales.
Les experts doivent y choisir ceux qu’ils jugent représentatifs du mouvement attendu pour le plus fort séisme possible dans la zone de l’installation concernée. Une fois sélectionnés, les accélérogrammes sont utilisés pour modéliser numériquement la tenue des bâtiments. Souvent, les ingénieurs en génie civil n’utilisent qu’un jeu réduit d’enregistrements répondant à des critères stricts – amplitude, fréquence… – et ils les adaptent au contexte du site. Une telle approche - dont Levent Isbiliroglu a montré les limites - est dite pragmatique. Elle est susceptible de biaiser l’évaluation de la tenue sismique des bâtiments.
En cause : des enregistrements se révélant très variables pour un même type de séisme. L’étude du doctorant préconise d’adopter plutôt une approche dite naturaliste. Prisée par de nombreux sismologues, celle-ci recommande d’utiliser davantage d’accélérogrammes naturels relevés sur site et d’inclure la variabilité naturelle.
De quoi préserver les caractéristiques initiales des signaux, leur variabilité inhérente et améliorer la fiabilité des calculs concernant la tenue des bâtiments.